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Propos d'un ancien du SDECE
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3 janvier 2013

politique mondiale des USA

   La politique mondiale des Etats-Unis.

 

Tous les rapports que j’ai lus le disent (rapport de la CIA de 2005 : « comment sera le monde en 2020 » ; le plan prospectif à 30 ans – PP30 ; horizons stratégiques…) : le déclin de l’Europe et des Etats-Unis est inéluctable, tandis que l’essor des « pays émergents » (BRIC + Afrique) constitue l’espoir de l’humanité.

Je n’ai pas la prétention d’en savoir plus que tous les auteurs prestigieux qui ont contribué à la rédaction de ces documents.

J’ai seulement la volonté de m’inscrire en faux contre certaines idées qui me semblent erronées.

 

-         La première concerne la politique américaine.

 

Grâce aux sables bitumineux et aux gaz de schiste, les Etats-Unis seront le premier producteur mondial d’hydrocarbures dés 2017. Aucun des rapports précités n’en parle. Or cette perspective est à l’origine de la géopolitique planétaire des USA (à la différence des autres états, les USA n’ont pas de politique étrangère, mais une politique planétaire !).
Car ces gaz et pétrole de roche coûtent cher : il faut chauffer le sable à 350°, ou briser la roche, injecter de l’eau sous pression, filtrer, séparer, isoler les sous-produits obtenus… Pour obtenir 2 litres d’équivalent pétrole, il faut en dépenser 1. Et cela ne pouvait être rentable que dans la perspective d’un prix élevé du baril : plus de 100 dollars.

Pour arriver à ce résultat, les guerres contre l’Irak et l’embargo contre l’Iran ont été nécessaires. C’est dans ce contexte de division du Moyen Orient, et d’exacerbation des haines entre Chiites et Sunnites, que l’on peut comprendre l’action délibérément destabilisatrice des Etats- unis lors des événements dits « du printemps arabe », qui se révèlent si destructeurs pour les habitants de ces régions, pour leurs voisins africains, et pour notre politique vis-à-vis des riverains de la Méditerranée.

De plus, l’industrialisation de la Chine (c’est quand même l’Occident qui a fait de la Chine le 2ème constructeur automobile de la planète en 10 ans !) et de l’Inde ont considérablement accru la demande mondiale de pétrole. Depuis 1992, le baril est passé de 10 dollars à plus de 100 dollars (il a franchi cette barre pour la première fois en 2008), et y est installé définitivement, même si demain toutes les limitations qui affectent les productions du Moyen orient étaient levées.
Il faut comprendre qu’à très court terme les USA n’auront plus besoin du pétrole de cette région, et que c’est la raison de leur intérêt prioritaire pour l’Extrême Orient.

Dans la confrontation qui va opposer dans un très court terme (moins de 10 ans) l’économie américaine à celles de l’Asie, les Américains ont objectivement toutes les chances de l’emporter. Mais pour le comprendre, il faut avoir la lucidité de ne pas se fier aux chiffres, mais aux réalités qu’ils représentent


- La seconde concerne le rapport démographie/produit industriel brut.

 

Lorsqu’un citoyen gagne 100  millions d’€, si on le taxe à 75%, il lui en reste 25 millions, ce qui en fait un privilégié aussi envié qu’enviable. Lorsqu’un citoyen gagne dans l’année moins de 100€, il est difficile de la taxer, ne serait-ce que de 1 pour 1000.
Ce sont les riches qui paient les impôts et ce sont  eux qui apportent aux états les ressources financières dont ils ont besoin pour financer leur Sécurité, leur Recherche, leur Protection sociale, leur Système éducatif, leurs Activités culturelles… en un mot le Progrès.

La force d’une économie ne se mesure ni à son PIB, ni à son PNB, ni même à son PNB par habitant : elle réside dans l’écart qu’il y a entre son PNB et les dépenses incompressibles nécessaires la vie ordinaire de ses citoyens.
On nous dit que dans 40 ans, le PIB africain aura augmenté de 50%. Mais dans le même temps la population concernée  aura doublé : dans 40 ans le PIB par habitant de l’Afrique aura donc reculé de 25% (ce qui ouvre la voie à de nombreuses réflexions, car le revenu de celui qui n’a que le strict nécessaire pour vivre ne peut pas reculer de 25%, sauf si ce dernier meurt de faim).

Concernant la Chine, son fantastique développement industriel et l’édification de fortunes colossales, accompagnés d’une certaine relative stabilité de sa population, sont de bon augure. Cependant, il convient de ne pas sous-estimer :

-         que sa population est vieillissante, et que le rapport des actifs/inactifs va décroître sensiblement.

-         que le PIB (fruit du travail des actifs) va relativement diminuer.

-         que les dépenses incompressibles nécessaires « à la vie ordinaire de sa population » vont considérablement augmenter (car plus le niveau de vie d’une population augmente, plus il lui est impossible de revenir en arrière).

On peut en conclure que la croissance chinoise sera confrontée à des effets pervers, qui vont la fragiliser significativement.

Les problèmes et difficultés de l’Inde ressemblent à la fois à ceux de l’Afrique (démographie débridée) et de la Chine (essor industriel et commercial impressionnant). Ce sera vraisemblablement le continent le plus sensible aux aspirations sociales, et où le risque de troubles subversifs sera le plus élevé.

 

 

Conclusion :


Pour toutes les espèces vivantes, humaines et animales, et de tous temps, les déséquilibres démographiques conduisent inévitablement à la famine et à la guerre. La forte poussée des pays dits « en voie de développement »  (et dont certains, en particulier en Afrique sont en voie de régression) les expose de façon très inquiétante à tous les actes de désespoir.

Le pseudo essoufflement des Etats-Unis n’est qu’un leurre. Les pays européens auraient toutes leurs chances s’ils résistaient à la crise de désenchantement moral qu’ils traversent actuellement.

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