Le Drian et "la petite armée française rabougrie".

Réponse à la déclaration de LE DRIAN « la petite armée française rabougrie »

Monsieur Le Drian a perdu une bonne occasion de se taire.

L’armée française a mis en œuvre 4.000 hommes, appuyés de l’aviation, des blindés, de l’artillerie, et soutenus logistiquement  par nos alliés (car nous n’avions pas les moyens d’agir seuls…), pour combattre 2.000 terroristes, équipés d’armes d’infanterie et se déplaçant en VL dans le désert. Six cents d’entre eux ont été mis hors de combat ; donc 1.400 nous ont échappé.

Pour Le Drian, c’est une victoire. Il ne faut pas s’en étonner : c’est un homme politique dont le rôle est de gérer le portefeuille des armées.

Sa compétence n’est pas de les conduire au combat, ni de juger le résultat de leurs actions.

Que son appréciation sur « la victoire  qu’il croit avoir remporté au Mali » soit nulle et non avenue pourrait être amusante, s’il cela ne lui donnait pas la grosse tête, et ne l’amenait à se prendre pour le Chef des Armées.

Monsieur Le Drian devrait savoir que les soldats ne sont pas des « ressources humaines », c'est-à-dire de la chair à canon. Les soldats sont des citoyens qui acceptent le sacrifice de leur vie pour « le succès des armes de la France ». Cela n’a rien à voir avec les contrats régis par le Code du Travail.

Il devrait aussi savoir que les soldats obéissent à des chefs, qu’ils respectent, parce qu’ils partagent (ou au minimum ont su partager) leurs épreuves et les risques encourus. En un mot des chefs qui soient des leurs, et non un de ces fonctionnaires ou politicards qui, en toute impunité, se versent des salaires mirobolants pour jouer les acteurs show-biz dans les intrigues politico-politiciennes qui constituent l’essentiel des passe-temps  de nos parlementaires, de leurs complices et de leurs courtisans.

Il devrait prendre conscience que jamais depuis 1940 l’état de l’armée française n’a été aussi pitoyable. Qu’il ne cherche pas à se réfugier dans un  rôle « d’intermédiaire » entre le Président de la République et le Chef d’Etat-Major des Armées, fonction  aussi inutile qu’anti constitutionnelle.

Qu’il s’efforce de faire le travail pour lequel il a été nommé, à savoir l’entretien et le renouvellement de nos matériels et armements, de nos infrastructures, des équipements dont nos soldats ont besoin, et le versement des soldes auxquelles ils ont droit.

J’ai connu mai 68 comme Lieutenant de tir au 35^ème Régiment d’Artillerie Parachutiste. A cette époque où il n’y avait plus d’essence, où l’activité du pays était atteinte de paralysie généralisée, jamais il n’y eut le moindre retard de versement de solde, ni de frais de déplacement.

Monsieur Le Drian porte la responsabilité de la rupture des versements des salaires des militaires, ce qui ne s’était jamais vu depuis la proclamation de la IIIème République. Il est complice du dépouillement systématique des ressources de nos armées à des fins électorales. Il se pavane dans une posture de chef de guerre, alors que notre pays ne comporte qu’un seul (semi ?) porte-avions, indisponible six mois sur 12, – et trouve cela normal.

Il est le pire ministre de la Défense que la France n’ait connu sous les IIIème, IVème et Vème Républiques réunies.

C’est un politicien, qui n’attache de valeur qu’à son aura électorale.

Il est nécessaire de le recadrer en agissant sur un des rares critères qui a de l’importance pour lui : le désaveu public. L’Autorité Militaire a certes le devoir de lui accorder les honneurs réglementaires, inhérents à sa fonction.

Mais rien n’empêche les manifestations hostiles lors de ses déplacements.
Les ministres, qui ont droit aux applaudissements  lors des bains de foule, lorsque le public est content, s’exposent aussi aux sifflets quand ce n’est pas le cas.

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur »