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Propos d'un ancien du SDECE
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2 juillet 2015

Suite des réflexions sur la crise grecque. Que

Suite des réflexions sur la crise grecque.

 

Que veut Alexis Tsipras ?

 

Apparemment que l'Europe et le FMI continuent à financer la Grèce sans que celle-ci ne fasse l'effort de prendre des mesures qui lui permettraient de réduire son déficit.
Alexis Tsipras part du principe que la sortie de la Grèce de l'Euro entraînerait la fin de l'Europe, et donc que celle-ci devra la refuser, en accordant à la Grèce tout ce qu'elle demande.

D'où l'incohérence de sa position : pour obtenir la continuité de l'aide, il croit importun d’appeler les Grecs à voter pour la sortie de l'Euro – (de l'Europe?). C'est du Gribouille.

 

Quel est l'intérêt des europhiles ?

 

La sortie de la Grèce serait un coup dur. Mais céder au chantage grec serait encore pire.
La Grèce doit donc se soumettre aux conditions (du FMI et de l'Europe) pour obtenir les prêts dont elle a besoin, ou s'en passer. Dans ce cas, elle sera en cessation de paiement.
Économiquement, pour les europhiles, la situation se résume ainsi : mieux vaut abandonner la Grèce et sa dette, plutôt que de compromettre l'Europe.

Politiquement, la sortie de l'Europe de la Grèce aura des conséquences contrastées dans le temps. Dans une première période, l'effet d'entraînement risque de se produire, qui incitera les sudistes de l'Europe de suivre l'exemple de Tsipras. Dans l'étape suivante, le sort que connaîtra l'économie grecque sera la manifestation la plus éclatante de l'utopie de ceux qui réclament le retour aux souverainismes économiques (et, parmi eux, en priorité, les mouvements nationalistes).

On peut donc conclure, qu'à la veille d'une échéance électorale majeure, le Grexit provoquera le succès des partis nationalistes concernés, et que loin de tout vote important, il entraînera un affaiblissement conséquent de ces mêmes formations.

 

Quel est l'intérêt des Allemands ?

 

Là aussi, il faut distinguer le court terme du long terme. L'Allemagne a le sentiment d'être le principal otage de la Grèce et de l'Europe. Instinctivement, elle peut être ouverte favorablement au Grexit, voire à une sortie allemande de l'Euro.

Mais les Allemands sont trop intelligents pour ignorer que c'est grâce à la monnaie commune que l'Europe du Sud peut importer autant de produits germaniques.
Un retour au mark entraînera pour l'Allemagne la perte d'une partie importante de ses clients du Sud. Sans ses exportations françaises, italiennes, espagnoles et portugaises, la balance commerciale allemande restera-t-elle bénéficiaire ? (Cela à un moment où l'Allemagne doit limiter ses échanges avec la Russie...)

L’Allemagne peut supporter le Grexit, mais l'Europe lui rapporte trop pour qu'elle veuille s'en séparer.

 

Impression personnelle.

 

  1. Alexis Tsipras a profité du mécontentement de ses compatriotes pour remporter des élections législatives grâce à des promesses démagogiques intenables. Sa réussite électorale fait son malheur : le voici en situation de responsabilité. Cela ne peut que mal finir, pour lui et pour son pays.

  2. Concernant Angela Merkel et François Hollande, ils donnent l'impression d'être tous les deux europhiles. Mais ils sont tenus par les forces vives de leurs nations respectives : les syndicats. Les allemands sont des groupements professionnels qui savent défendre leurs intérêts avec réalisme ; les français sont des idéologues qui en sont restés au mythe de la toute puissance politique du prolétariat. (Pour les Soviétiques, la politique primait sur l'économie). La crise grecque aura au moins l'avantage de faire apparaître cet obstacle majeur à toute conception d'une politique commune entre la France et l'Allemagne.

 

 

 

 

 

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