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Propos d'un ancien du SDECE
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22 juin 2016

Les calculs primaires de Hollande. Tout le monde

Les calculs primaires de Hollande.

 

Tout le monde l'avait compris : l'ouverture d'une primaire à gauche, réservée aux seuls candidats des partis proches de l'actuelle majorité permettait à F. Hollande d'écarter de la compétition les ténors de l’extrême gauche (J.Luc Mélenchon et les communistes), et de réduire au silence ses rivaux potentiels au sein de sa famille politique (M. Valls, E.Macron), solidarité gouvernementale oblige.

 

Cela permettait à l'actuel Président de désamorcer le discrédit que lui valait à gauche son refus de se soumettre à une primaire, d'une façon très avantageuse pour lui : il y aura bien une primaire dont il sortira vainqueur au premier tour, le 22/01/17.

Mais quid du second, le 29/01/17 ? Le Chef de l'Etat risquait alors de se voir former contre lui un sentiment « tout sauf Hollande ». Il se trouvait dans la position peu enviable de Marine Le Pen , certaine de virer en tête au premier tour de l'élection présidentielle, en mai 2017, ... et d'être battue au second (...sauf peut-être en cas de duel Le Pen-Hollande).

 

D'où le risque culotté qu'il vient de prendre, en désavouant son ministre de l'Intérieur qui avait interdit la manifestation du jeudi 23 juin. Certes, il se met à dos les forces de l'ordre et les commerçants, mais il sait que de ce côté-là, il n'a rien à espérer. Par contre, vis à vis de la gauche syndicale, cela lui permet de prendre à contre-pied la propagande des Arnaud Montebourg et Benoît Hamon qui tente de le présenter en homme du Centre-droit, acquis à la sociale démocratie.

 

Un Chef d'Etat de droite, désavouant son ministre de l'Intérieur (tout en le gardant à son poste, pour lui éviter la tentation de se présenter contre lui), c'est impossible. Seul un homme de gauche peut donner raison à la rue contre la loi.

 

Demain, un cortège manifestera autour de la place de la Bastille. Toutes les précautions sont prises (j'espère) pour réduire les débordements des casseurs. A l'issue de cette manifestation bon enfant, F.Hollande apparaîtra comme le « dédramatiseur » de la situation, en ayant restauré le dialogue entre l'Etat et les « forces vives » du Pays... légitimant ainsi la volonté de ces dernières de contester le bien-fondé du Parlement à légiférer sur la loi El Khomri.

Celle-ci, selon toute vraisemblance, sera retirée vers la fin du mois. C'est le prix à payer pour que F.Hollande ait des chances de remporter le deuxième tour de la primaire socialiste.

 

Car c'est la condition sine qua non pour qu'il puisse participer aux présidentielles de 2017, et d'avoir une chance d'affronter Marine Le Pen au deuxième tour. Ce n'est pas cette dernière qui s'en plaindra.

 

 

Hervé LE BIDEAU

22 juin 2016

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