Les Pick up de Bengazi

Les Pick up de Bengazi.

Concernant le « printemps arabe », j’avais pressenti dès le début la participation occulte des Etats-Unis à ces événements qui prenaient à contre-pied la politique française (l’Union Pour la Méditerranée) au Moyen Orient.

Je l’attribuai à la pression des Pétroliers (faire monter le baril à plus de 100$ pour permettre l’exploitation de gaz de schiste et des sables bitumineux) et des militaires (susciter si possible une révolution en Iran pour régler la problème de la bombe iranienne).

A ces 2 raisons s’ajoute une troisième :

Remontons à 2001 lorsque les USA débarquent en Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre. L’intervention américaine est dictée par le souci d’empêcher que la bombe pakistanaise ne tombe aux mains d’Al Qaïda, la participation de l’ISI (Services Spéciaux Pakistanais) aux attentats ne faisant aucun doute.
Dans cet esprit, la traque de Ben Laden est le prétexte qui justifie la présence sur place de la coalition occidentale (mais de fait américaine).

La capture de Ben Laden en 2011 signifie que les States n’ont plus besoin de rester en Afghanistan, et qu’ils vont donc le quitter prochainement. C'est-à-dire que les Etats-Unis se sont assurés que la bombe pakistanaise ne pourra pas être utilisée par les islamistes.
Les Américains doivent à tout prix éloigner Al Qaïda de l’Afghanistan pour permettre

a)     aux autorités pakistanaises de rester maîtres de la rue

b)     aux forces de la coalition de quitter l’Afghanistan en relative sécurité.

Il fallait donc transférer au Moyen Orient le champ d’activités d’Al Qaïda.

Ceci explique la curieuse présence de milliers de pick-up à Bengazi en mars 2011, car je ne pense pas que les habitants de cette ville utilisaient ce genre de véhicules pour promener leur famille le vendredi. Par contre, depuis plusieurs années les Toyota (vendus au Front Polisario par Sam Cumming dès les années 1975) sont utilisés par les mouvements islamistes au Sahara, au Tchad, et aux frontières soudanaises.
Ce sont donc les troupes d’Al Qaïda que nous avons aidées à renverser Khadafi, et que nous épaulons dans leur lutte contre la Syrie. Ceci avec l’appui persuasif des USA. Ce sont également ces mêmes troupes d’Al Qaïda que la France combat aujourd’hui au Mali. Avec l’appui des USA.

Le but recherché par les Américains n’est pas de faire des cadeaux à Al Qaïda, mais de s’en débarrasser en l’envoyant combattre hors d’Afghanistan, tout comme Du Guesclin vers 1360 s’était défait des Grandes Compagnies (armées par les Anglais) qui ravageaient la Normandie, en les payant pour qu’elles aillent combattre en Espagne…

Les Etats-Unis comptent sur la résistance de Bachar El Assad et l’action des Français au Mali pour –sinon venir à bout- au moins affaiblir significativement- les troupes de mercenaires fanatisés qu’ils avaient utilisées contre l’Union Soviétique.
Dans ce contexte la Russie tient admirablement son rôle de fausse ennemie des Etats-Unis, car si la Russie lâchait le Syrie, Al Qaïda conquérrait tout le Moyen Orient, y compris l’Arabie Saoudite et Israël.