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Propos d'un ancien du SDECE
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19 janvier 2014

Hollande et la sociale-démocratie.

Pourquoi François Hollande se dit-il social-démocrate ?

 

Depuis la disparition de l’Union des Républiques socialistes Soviétiques, personne, à l’exception du Front de Gauche, ne se réclame plus du strict socialisme.
Il faut donc, lorsqu’on est de gauche, être social quelque chose. Se dire social et nationaliste rappellerait de mauvais souvenirs, tandis que social et libéral sont deux notions antinomistes ; il restait donc social et démocrate, par défaut.

Mais cela ne peut abuser que les irréfléchis.

 

D’abord dans le domaine théorique :

Si le socialisme et la démocratie admettent tous les deux la légitimité du suffrage universel, leur similitude s’arrête là.

Pour les socialistes, le suffrage universel apporte la légitimité absolue. Quiconque en bénéficie possède la souveraineté que le peuple concède à ses élus. Mais de la même façon Hitler et Pol Pot ont obtenu leur pouvoir d’un immense consensus populaire. Cela en fait-il des chefs d’état respectables ?

La démocratie ne se contente pas du seul suffrage universel. Elle réclame en plus la séparation des pouvoirs, seule garante que les dépositaires de l’autorité respectent les attributions de ses alter ego ; les conflits entre ministères provoquant des crises institutionnelles qui doivent être réglées soit au niveau du Parlement, soit par referendum. En somme, en démocratie, le gouvernement n’est investi de l’autorité que dans le cadre  du fonctionnement normal des institutions. En cas de problème, c’est au peuple, et à lui seul, d’exercer sa souveraineté, en réglant le problème.

Donc, en théorie, on peut être socialiste et démocrate pour les problèmes de la vie courante, mais certainement pas lorsqu’il s’agit de faire évoluer la société.

Autrement dit, une autorité qui se réfère de la sociale démocratie ne peut être qu’un gouvernement d’intérim, sans stratégie.

 

Dans le domaine pratique :

François Hollande se prétend socialiste et démocrate, parce que c’est la posture dans laquelle s’était complu F. Mitterrand.

Mais l’un et l’autre se sont fait élire à la faveur d’un programme démagogique et utopiste, niant les réalités.

Tous deux, une fois au pouvoir, ont récompensé ceux qui avaient contribué à leur victoire (ce que N. Sarkozy a cru intelligent de ne pas faire) en les installant aux postes clés de notre pays (et comme il n’y en avait pas assez, en en créant d’autres : président de commission d’éthique, de simplification de la vie publique, etc… et en multipliant les fonctions de chargé de mission, de rapporteur, d’expert en tous genres, dont les activités se sont toutes avérées aussi inutiles, que lourdes à supporter pour le contribuable).

Bref, deux ans de gabegie pendant lesquelles le déficit de l’Etat s’est considérablement creusé (75 milliards d’€ à la fin de l’année 2013, soit plus de deux fois le budget de la Défense nationale).

Tous les deux, après 2 ans de pillage de l’Etat, se retournent vers leur famille politique, en leur disant : « on ne peut pas continuer comme cela. On est obligé de réduire nos dépenses. Si vous voulez continuer à profiter des avantages acquis, vous avez intérêt à faire bloc autour de moi ».

En se déclarant « social-démocrate » en 2014 (il aurait pu le faire plus tôt), F. Hollande continue son éternel mensonge vis-à-vis de ses partisans (« je suis socialiste, donc je suis des vôtres ») et de ses adversaires de droite (« vous voyez bien que je suis plus efficace que vous pour faire passer des mesures que vous n’auriez pas osé prendre »).

 

Et l’avenir dans tout cela ?

Là encore, F. Mitterrand s’impose comme le modèle «n’ayons pas peur d’exaspérer la droite ; cela fera monter le F.N. (qui présente l’avantage d’avoir un programme économique stupide) ». Et dans un duel F.N /P.S., l’électorat de la droite molle et du MODEM réuni sera bien obligé de voter pour nous.

 

Un peu de recul.

Une partie de l’opposition se félicite du « virage à droite » de F.Hollande, et se dit prête à l’appuyer. C'est-à-dire à lui accorder sa confiance. « Au nom du salut de la France ». Je crois qu’elle se trompe. Je crois que si F. Hollande avait vraiment l’intention de faire ce qu’il dit, il aurait limité son intervention à ce seul changement de cap économique (le sujet est tellement grave qu’il aurait justifié la mobilisation de toutes les énergies gouvernementales, et aurait dû s’accompagner –au minimum- d’un remaniement ministériel conséquent).

Non seulement il n’en a rien été, mais en plus ce « changement de direction » a été « noyé » par l’annonce de mesures aussi éloignées du sujet que le redécoupage régional de  notre pays, l’allégement du mille-feuille, le droit à la fin de vie dans la dignité, etc…

Parler de tout pour éviter les questions trop précises et dissuader les réflexions trop appuyées.
Bref, c’est un bel exercice d’enfumage.

Chirac doit penser « bravo l’artiste ».

Là aussi la comparaison avec Mitterrand saute aux yeux.

Comme ce dernier en 1983, Hollande a aujourd’hui atteint la limite de ce qu’il pouvait faire en matière de pillage des ressources publiques. Il est donc contraint de recourir à un peu de sérieux vis-à-vis des dépenses de l’Etat. Il ne le fera qu’à contre cœur, car cela s’accompagnera pour lui d’une désaffection d’une partie de son électorat.
La droite qui croit utile de l’encourager tire contre son propre camp : moins Hollande se sentira obligé d’en faire, moins il en fera.

Hollande est un socialiste. Ceux-ci n’agissent que sous la pression de l’opinion. Il faut mettre Hollande sous pression. Ne pas le faire serait capituler sans combattre.

Hollande n’est pas un démocrate. Après avoir trompé les Français, il berne maintenant son électorat socialiste en changeant de programme. Or en démocratie (et le modèle américain fait référence), mentir au peuple est un crime qui entraîne l’ «empeechment » puis la destitution du président.

Hollande ignore ce qu’est la démocratie. C’est le devoir de la droite de le lui apprendre, en le combattant jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir.

 

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