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Propos d'un ancien du SDECE
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1 février 2013

Le Mali, les Touaregs et Al Qaïda

                        Le Mali, les Touaregs et Al Qaïda.

 

 

 

 

 

     C’est une maladie française : dès que l’on fait usage de la force, les beaux parleurs évoquent « les risques d’enlisement », la  nécessité de parvenir un jour à un « règlement politique », le retour des méthodes néo-colonialistes, etc …

 

 

 

     A se demander si ces cassandres ne souhaiteraient pas la défaite  de nos armées pour qu’ils puissent se rengorger d’importance en déclarant : « je vous l’avais bien dit ! »

 

 

 

     Dans le cas de notre intervention au Mali, cela leur fait dire beaucoup de contre vérités.

 

 

 

     Comparer la guerre du Mali à celle de l’Afghanistan est une sottise.

 

 

 

     Sur les 10 millions d’habitants du Mali, il y a environ 500.00 Touaregs qui peuvent bien sur s’allier à ceux du Niger (environ 720.000), qui eux-mêmes peuvent recevoir des renforts des ex combattants de Kadhafi, et d’Al Qaïda, réconciliés depuis la chute du dictateur. Moins d’un million et demi de personnes, entourées de populations qui leur sont hostiles : 10 millions de Maliens, 12 de Nigériens, 34 d’Algériens, pour ne pas parler du Maroc, de la Mauritanie, etc …

 

 

 

     Le désert n’est pas un pays. Ca se traverse, mais on n’y vit pas, à part quelques zones montagneuses (massif des Adrars, des Iforas à l’est du Mali, du Aïr Ou Azbine au nord du Niger, et du massif du Ahaggar au sud algérien) et quelques oasis ou points d’eau, aussi isolés que faciles à conquérir … et à perdre.

 

 

 

     Pas question de considérer ces zones comme des sanctuaires, où les combattants du désert pourraient se réfugier en bénéficiant de l’appui d’une population nombreuse et complice. Les descendants des méharistes se déplacent en 4×4. Ces véhicules ont besoin de carburant et de logistique.

 

Ils ont commencé à trouver des appuis lors de l’indépendance au Sahara espagnol (en jouant sur les rivalités entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie).
C’est à cette époque qu’apparaissent les premiers Toyota, vendus par Sam Cummings au Front Polisario.

 

Depuis, grâce aux trafics en tous genres (en particulier de drogue, et des prises d’otages occidentaux), aux soutiens financiers qu’ils ont trouvé auprès du Soudan, et des mouvements djihadistes, et à la complicité permissive dont ils ont souvent bénéficié de la part des états frontaliers, ils ont réussi à totaliser un nombre impressionnant de véhicules et de combattants, qui leur a permis de prendre le contrôle du Nord Mali, et qui leur aurait permis beaucoup plus si la France n’avait pas réagi.

 

AQMI vient de voir anéanti 35 ans de capitalisation, elle ne s’en relèvera pas de sitôt. Sans doute pas avant plusieurs dizaines d’années.

 

 

 

     L’opération dont la France a pris l’initiative (mais qui a reçu la participation de tous les pays frontaliers du Mali) a été bien préparée, matériellement mais aussi politiquement, car, sans doute pour la première fois de notre histoire, nous avons été soutenus dans notre intervention outre-mer à la fois par les USA, la Russie, l’Angleterre et l’Allemagne. C’est pour le moment un sans faute… Reste à trouver une solution humaine au sort des Touaregs de l’ouest, dont le soulèvement n’était pas motivé par le fanatisme islamique, mais seulement par des raisons économiques et alimentaires.  Ils furent longtemps nos amis, avant de se laisser berner et marginaliser par AQMI.

 

Nos diplomates sauront-ils être à la hauteur de nos militaires ?

 

 

 

     Il y a 3 ans, au début du « printemps arabe », j’écrivais que si l’opposition voulait donner un successeur à Nicolas Sarkozy, elle ferait mieux de le rechercher à l’Ecole de Guerre qu’au sein du FMI (DSK à l’époque faisait figure de favori).

 

 

 

     Après 6 mois de Hollande, je lui sais gré de ne pas nous avoir entraîné dans une stupide et néfaste intervention en Syrie (ce que Sarkozy lui reproche ouvertement), et d’avoir su répondre efficacement là où il était vital de le faire pour l’Europe et pour l’Afrique.

 

D’un point de vue strictement militaire, le couple Hollande/Le Drian vient de faire la preuve de ses compétences.

 

 

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