Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Propos d'un ancien du SDECE
Propos d'un ancien du SDECE
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 29 180
17 mars 2013

Lettre ouverte à des amis tunisiens.

                              Lettre ouverte à des amis tunisiens.

 

     Les Etats-Unis sont en train de délaisser la Moyen Orient au profit de l’Asie. Comme le font toutes les armées du monde qui s’apprêtent à quitter une région, ils s’efforcent à la rendre inexploitable pour l’adversaire.

 

     Quel est le futur adversaire des USA ? Il est hasardeux de la dire, mais ce qui est certain, c’est que, quelqu’il soit, le Moyen Orient et l’Europe sont dans un tel état, que pendant plusieurs dizaines d’années, les Etats-Unis n’auront rien à craindre de ce côté-là.

 

     Aujourd’hui, c’est le Moyen Orient et la Syrie qui brûlent. L’Europe suivra dans peu de temps.

 

     La cas de la Tunisie est particulièrement injuste, car s’il y a un pays au Sud de la Méditerranée qui a fait des efforts énormes pour améliorer sa condition (notamment

en matière d’instruction et d’ouverture au monde), c’est bien elle. Non seulement les résultats ont été modestes, mais, bien pire, elle s’est fait voler sa révolution.
Cette révolte de 2011, qui aurait pu mettre fin à la corruption, redistribuer les richesses et accroître la liberté des citoyens, a finalement augmenté la pauvreté et la dictature.

 

     Je comprends ceux et celles qui cèdent au désespoir, et doutent du « modèle » occidental. Mais je suis un vieil homme, à qui la vie a appris que la démocratie, c’est lorsque tout va bien qu’il faut la remettre en cause, et non pas lorsque tout va mal.

 

     Depuis que l’homme existe, l’invention du langage lui a permis de partager les connaissances d’autrui ; celle de l’écriture a généré la conservation des travaux intellectuels des autres, et du passé ; celle du capitalisme a entraîné la redistribution (très imparfaite) des richesses créées par les générations précédentes, et par les différents corps de métiers.


     La démocratie est aussi la recherche de solutions pour mettre en harmonie ces efforts constants et acharnés de l’humanité pour améliorer son sort.

Elle est à la fois fille et mère de la liberté. Son développement a fini par provoquer la reconnaissance universelle des droits de l’homme. Mais curieusement, depuis plus d’un siècle, les droits de la femme n’ont pas suivi ceux des premiers.

 

      Car laissons aux Américains l’erreur de croire que les hommes et les femmes sont interchangeables, et que les droits des uns suffisent aux seconds.
Mon pied gauche est l’égal de mon pied droit, mais il suffit de tenter de mettre ma chaussure droite à mon pied gauche pour comprendre que symétrique ne veut pas dire interchangeable…

 

     La femme est non seulement différente de l’homme, mais elle lui est très supérieure dans de nombreux domaines qui concernent les soins (la médecine), l’éducation (car les enfants qu’elles élèvent ne risquent pas d’être violés, et les éducateurs masculins le savent bien), l’harmonie et la joie de vivre, tandis que les hommes sont traditionnellement meilleurs dans les combats, les travaux de force et ce qui s’y rapporte.

Les métiers de la guerre et de la chasse sont des métiers de la mort S’ils sont parfois héroïques, ils sont aussi d’une certaine manière dégradants. S’ils conviennent mieux aux hommes, c’est simplement parce que ceux-ci sont plus frustres, et qu’ils sont moins sensibles aux dégâts psychologiques que ces pratiques génèrent.

Les femmes, elles, portent la vie. Elles sont mères et filles de l’humanité. Ce sont elles qui détiennent ce qui est important. Comme l’écrivait Saint Exupéry « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. »

 

     Je ne connais pas grand-chose à la vie politique tunisienne. Mais je sais qu’aucun pays ne peut vivre sereinement si les femmes n’y sont pas heureuses.

 

     Etre heureuses, cela consiste d’abord à n’avoir que les enfants qu’elles désirent, et  pouvoir les élever pour leur procurer un travail ou un métier à la hauteur de leurs espérances.

 

     Depuis toujours la suprématie masculine engendre un monde de guerres, de tueries, de sévices et de violences. Je souhaite que les Tunisiennes soient de plus en plus présentes et actives dans la vie politique de leur pays.

 

     Et qui sait ? De même que le « printemps arabe » a commencé en Tunisie, peut-être connaîtrons-nous un jour une union des femmes tunisiennes qui fera tâche d’huile et entraînera une union des femmes du bassin méditerranéen.

 

     Ce jour là sera le début d’une vraie révolution, celle du succès de la liberté, et ni le machiavélisme ni la sottise des Américains ne pourront rien contre elle.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité