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Propos d'un ancien du SDECE
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12 août 2013

Pourquoi les socialistes ne peuvent pas sortir la France de la crise

 

 

Ce qu’on appelle indûment la crise dure depuis 40 ans. C’est une conséquence de la mondialisation. Dès 1970, l’ouverture de nos échanges commerciaux avec Taiwan a entraîné la faillite de nos filatures et de notre industrie textile. Avec le Japon, nous avons peu à peu perdu nos capacités de production en matière d’électronique puis d’électroménager, tandis que l’épuisement de nos gisements de fer, et l’entrée de la Chine dans l’OMC provoquaient la perte de millions d’emplois industriels dans tous les domaines, automobile compris.


Seuls les secteurs nucléaire, de l’espace, et pour quelques années encore de l’aéronautique tirent leur épingle du jeu.

Pourquoi ? Parce que le marché mondial met en compétition des produits, à qualité égale, sur la seule base de leur prix. Il s’en suit un handicap important pour les pays qui pratiquent des salaires élevés ; ils ne peuvent résister à la concurrence que lorsqu’ils bénéficient d’un avantage technologique important, en matières soit scientifique, soit industrielle. Ces deux catégories de production high-tech nécessitent des investissements considérables.

 

Or la gauche les fait fuir.

 

Les socialistes français ont parfaitement assimilé la maxime de l’historien Taine dans la préface de son œuvre « Les origines de la France » : «  un peuple consulté peut à la rigueur dire la forme du gouvernement qui lui plait, mais non celle dont il a besoin ; il ne la saura qu’à l’usage ».

 

Comme la plupart des partis politiques, les socialistes se font élire sur un programme alléchant (ce qui est relativement facile) et tentent de se faire réélire, en faisant pour le pays « ce dont il a besoin », ce qui est beaucoup plus difficile, et pas forcément conforme à ses promesses électorales, mais c’est sans importance,  puisque de toute façon il ne sera jugé « qu’à l’usage ».

 

Comme tous les partis, les socialistes pratiquent la pêche aux voix ; pour ce faire, comme leurs concurrents, ils utilisent le concours des meilleurs spécialistes de la « communication », qui, à partir de sondages et de statistiques,à l’instar des instituts publicitaires, déterminent par des méthodes quasi scientifiques les arguments et les attitudes qui sont le plus susceptibles de remporter la bataille des urnes.

Une fois au pouvoir, ils s’efforcent d’écouter ce que leur dicte le bon sens, sans avoir l’air de trop parjurer leurs promesses . Les électeurs veulent bien être un peu cocufiés, mais pas trop.

 

Jusqu’ici rien ne les distingue vraiment des autres.

 

La grande différence vient de ce que dans l’exercice du pouvoir, les socialistes bénéficient d’avantages considérables sur leurs concurrents : être de gauche leur apporte à priori l’appui et la bienveillance des syndicats, de la presse, des médias,des intellectuels,des fonctionnaires, des magistrats et souvent de la rue.
Ils disposent donc d’une liberté d’action dont ils ne se privent pas. Utiliser deux poids et deux mesures ne les effraie pas.

On voit bien à la façon courtoise dont ils traitent les délinquants qui attaquent les trains et détroussent les voyageurs et les blessés, tandis que les opposants pacifiques au « mariage pour tous »font l’objet de brutalités et d’acharnement judiciaire, qui finissent même par choquer la Commission Européenne des Droits de l’Homme.

 

La gauche française est la fille de la Terreur. Il y a, dans cette tradition révolutionnaire violente, une tendance au comportement bismarckien « la Force prime le Droit ».

 

Lorsque la gauche est élue, c’est parce qu’elle a « mieux vendu » son programme que ses adversaires ; dans les promesses de meilleure redistribution des richesses, elle a su aller plus loin (lors les élections de 1972, alors que le SMIC était de 670 F, les socialistes avaient fait campagne durant de longs mois pour le porter à 900 F. A trois semaines du scrutin, le RPR fit alors savoir que dans son programme le SMIC passerait à 1.100 F. il fit naturellement un tabac. Mais il a eu tort : depuis cette époque, traumatisés par leur humiliation de 72, les socialistes promettent la lune pour être certains que la droite ne pourra pas faire mieux.

Mais après les élections, le passage du rêve à la réalité est parfois cauchemardesque. Alors la gauche utilise la force de ses passe-droits. Les engagements pris par le gouvernement de droite sont dénoncés, les législations modifiées, les barèmes revus et corrigés. Et la machine à tondre au plus près tous ceux qui ont de l’argent se mat en route.

 

Or ce que recherchent les investisseurs, c’est la sécurité.

 

Dans le domaine social d’abord, car il ne fait pas bon de placer son argent dans un pays en proie aux émeutes et où les voyous sont légions.

 

Dans le domaine économique ensuite. Un pays continuellement en déficit, dont le tissu productif se détériore régulièrement sans que l’Etat ne réduise ses dépenses (clientélisme oblige) n’est pas encourageant.

Enfin dans le domaine législatif (et c’est sans doute le plus grave), un pays qui change ses lois en permanence pour augmenter ses rentrés fiscales fait fuir les investisseurs.

 

Ainsi les facilités dont la gauche bénéficie sur le plan politique deviennent des handicaps économiques –alors que la faiblesse politique de la droite (on a vu des gouvernements Jupé et de Villepin céder sous la violence des manifestations insurrectionnelles, et Sarkozy ne pas aborder certaines réformes indispensables pour ne pas avoir à subir le même sort)  lui confère une grande efficacité économique.

Inversement, la droite faible, sous contrôle constant de la gauche, des medias et des syndicats, est obligée d’être plus respectueuse de la réglementation et des usages établis. Elle seule peut créer le climat de confiance indispensable au retour des investisseurs. A condition bien sûr de faire preuve d’un minimum de fermeté.

 

La gauche n’aime pas les riches. C’est son droit. Mais qu’elle prétende sortir la France du chômage en méprisant  leur argent, c’est n’avoir rien compris à la crise.

 

C’est un aveu d’incompétence.

 

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