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Propos d'un ancien du SDECE
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2 mai 2014

Hollande, Alstom et la finance

Hollande, Alstom et la finance.

 

 

 

De quoi souffre Alstom ? D'un manque de financement. Tout comme Peugeot, Arcelor et les autres.

Hollande, qui est issu de l'Inspection des Finances, ne peut l'ignorer. Lorsque, au cours de sa campagne électorale, il déclarait qu'il avait pour ennemi « la Finance », il trompait sciemment les Français. Pour ceux qui appellent un chat un chat, il mentait.

 

Pourquoi mentait-il ? Pour être élu bien sûr.

Pourquoi voulait-il être élu ? Parce que, pour les socialistes en général, et les énarques en particulier, on s'enrichit plus facilement par la politique qu'en se risquant dans le métier très aléatoire de chef d'entreprise.

 

Démonstration :

 

Combien gagne un PdG du CAC40 ? Certains, pas tous, plusieurs millions d'euros annuels.

Combien paient-ils d'impôts ? Les trois quarts de ce qu'ils gagnent. Ils leur reste donc comme revenu le quart de leur salaire, soit quelques centaines de milliers d'euros. Avec cela, ils doivent financer leur protection sociale et leur retraite.

 

Combien gagne un haut fonctionnaire, qui a été directeur d'Administration Centrale, puis député, puis ministre, député européen, sénateur, président de Conseil général ou régional, directeur de divers comités (d'éthique, défenseur des droits, observateur de la délinquance, de l'audiovisuel, de l'égalité des chances, …), chargé de mission (qui font souvent double emploi avec celles des Services constitués de l'Etat, et qui ne servent en général à rien), conseiller de la Présidence ou conseiller ministériel, responsable de parti politique, … ? Tous ces postes, dans leur grande majorité, sont souvent cumulables, et procurent à leur bénéficiaire plusieurs centaines de milliers d'euros.

C'est beaucoup pour le commun des mortels, mais peu comparé aux gains des PdG du CAC40, à première vue.

 

Mais à première vue seulement, car il s'agit de salaires nets, qui sont en plus assortis de conditions sociales incroyablement avantageuses : il suffit d'avoir été « élu deux fois » pour disposer par exemple d'une retraite de député à taux plein, d'avoir été ministre (ou directeur d'administration centrale) six mois pour avoir droit à la retraite correspondante, …

Quand on y réfléchit, ces pratiques de rémunération sont parfaitement contraires au droit du travail : une rémunération à taux plein sous-entend un emploi à temps plein. Comment les bénéficiaires de plusieurs fonctions peuvent-ils prétendre accomplir autant de fois la durée légale du travail qu'ils ont d'activités rémunérées ? Comment justifier que d »être élu deux fois député puisse justifier une retraite à taux plein ?

Lors d'une élection, c'est l'électeur qui décide, pas l'élu. En quoi le vote des électeurs peut-il valoir octroi d'une retraite à une tierce personne ?

Ces errements constituent des flagrantes violations du droit du travail.

Mais qui perdra son temps à poser la question, sachant que la décision reviendra in fine au Conseil d'Etat, qui est composé majoritairement (sinon en totalité) d'énarques et de juristes issus de Sciences Po ?

 

 

Et dans le domaine fiscal, le scandale est encore plus grand : un particulier est imposé sur l'ensemble de ses revenus, tandis que nos fonctionnaires politiques se voient appliquer le principe de la retenue à la source : ils bénéficient des basses tranches d'imposition autant de fois qu'ils ont déclaré des activités différentes.

Ainsi, à peu de choses près, le pouvoir d'achat résiduel d'un PdG du CAC40 (après acquittement des impôts et charges) est-il comparable à celui d'un haut fonctionnaire qui a bien réussi en politique.

 

Le premier a mené une existence de combats incessants, de remise en cause permanente, de challenge et de coups du sort, impitoyablement sanctionnés ; il a créé par son seul travail des richesses dont la redistribution a profité à la société toute entière; le second s'est contenté d'écrire les discours de ses supérieurs, de flatter leur ego, en ne risquant pas grand chose, car, en politique, quand on perd une élection, il suffit d'attendre l'alternance suivante pour revenir en force... sans avoir rien apporté de concret à son pays ni à ses concitoyens ; il a passé une existence confortable, aux frais du contribuable et des entreprises dont il a pillé les ressources sans scrupules.

 

Or, et c'est là que la comparaison devient monstrueuse, combien sont-ils? Pour les PdG du CAC40, la réponse est 40.


Pour les énarques (sortis de l'ENA entre 25 et 30 ans, fin de vie 90 ans, à soixante par promotion pour l'ensemble des 3 concours:interne, externe et FAQ), la réponse est trois mille six cents.

 

Mais les anciens élèves de l'ENA ne sont pas les seuls à bénéficier de la gabegie financière que se permet notre démocratie avancée. Dans le seul domaine de la politique, ils ne représentent pas plus d'un tiers des grandes réussites.

 

C'est donc une classe de 10.000 personnes que la politique fait vivre en France sur un standing digne de celui des PdG du CAC40.

 

Si Hollande veut faire la guerre aux riches, c'est à ceux-là qu'il doit s'en prendre en priorité.

 

Naturellement, il ne le fera pas. Et personne ne le fera non plus, car s'attaquer aux privilégiés de la politique, c'est aussi provoquer l'hostilité de tous ceux qui bénéficient du système et qui sont le relais des politiques vis à vis de l'opinion.

Ils sont nombreux dans la presse, le « paysage audiovisuel », le monde du spectacle, et le showbiz.

Il y a aussi les associations de toutes sortes, qui ne doivent leur existence qu'aux montants des subventions que leur accorde le pouvoir.

Il y a enfin les réseaux sociaux, qui ne comprennent rien à rien, mais qui ne perdent pas un occasion de dire n'importe quoi pour faire parler d'eux.

 

Cet état de fait, qui pille notre tissu industriel, et provoque le rachat de notre outil de travail par des groupes étrangers, est-il donc irréductible ?

La réponse est non, car la nature ne supporte pas éternellement les déséquilibres.
La France ne sera pas dépossédée durablement de la maîtrise de son destin. Elle retrouvera un jour sa souveraineté. Ce sera de façon soit brutale, soit concertée.

Les révolutions sont généralement sources de malheur avant d'instaurer un ordre nouveau.
Dans la situation présente, la cause de nos malheurs provient de la cupidité éhontée de notre classe politique. On peut facilement y remédier sans mettre à mal ni notre protection sociale ni notre outil de travail. Il suffit de rompre partiellement avec le socialisme, en privatisant la politique.

Dans cette logique, il faut rendre bénévole toutes les fonctions électives. Il y a suffisamment de retraités ou de pensionnés de toutes sortes dans notre pays pour se dévouer à l'intérêt général de la collectivité.

 

En 1988, Mitterrand s'est trompé en prétendant moraliser la vie politique en la faisant financer par l'Etat. C'est le contraire qu'il fallait faire : c'est en amaigrissant le train de vie des politiques que l'on découragera les escrocs et les affairistes.

 

A moins que, comme Hollande un quart de siècle plus tard, il se soit servi du mensonge pour dissimuler ce qui lui tenait à cœur : utiliser le pouvoir pour vivre fastueusement aux crochets de la collectivité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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