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Propos d'un ancien du SDECE
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11 novembre 2016

élection de Trump, analyses "renseignement" et "contre-espionnage"

Election de D. Trump.

L'analyse « Renseignement » et celle de Contre-Espionnage.

 

Jusqu'à l'élection du 8/11/2016, le CFR (conseil en relations internationales) avait la réputation de « faire la politique des USA ». Bien qu'association ne disposant d'aucun pouvoir constitutionnel, l'importance de ce think tank était telle qu'aucun ambassadeur des États-Unis ne pouvait être nommé s'il n'obtenait au préalable l'assentiment du CFR.


Lors d'une élection présidentielle, nul candidat ne pouvait remporter l'investiture de son parti (Républicain ou Démocrate) sans l'accord du CFR. Ainsi, quel que soit le vainqueur de l'élection, c'était toujours un candidat du CFR qui l'emportait.

 

Au lendemain de la dernière consultation, la question se pose de savoir si Donald Trump est ou n'est pas cautionné par le CFR.

 

A) L'analyse « Renseignement » :

 

L'élection de D. Trump semble avoir divisé la pays en profondeur, plus que cela ne s'était jamais produit auparavant.

 

A huit jours du scrutin, les sondeurs donnaient H. Clinton gagnante, avec une avance indiscutable.


C'est alors que James Comey, directeur du FBI, fit savoir que la saisie de l'ordinateur d'une collaboratrice de H. Clinton permettait de relancer l'enquête sur les e-mails privés de cette dernière ; dans le même temps, on apprenait qu'ils (ces e-mails) mettaient en lumière les relations qui existaient entre des responsables du Gouvernement et les Frères Musulmans, ainsi que les aides financières que cette organisation apportait à la fondation Clinton.

 

Ces accusations étaient aussi inhabituelles que graves.

Inhabituelles, car c'est la première fois dans l'histoire des États-Unis que le FBI s'invite dans une campagne présidentielle, et qui plus est à l'encontre du Gouvernement en exercice.

 

Graves, parce que les liens ainsi dévoilés avaient été soustraits à la vigilance des  autorités chargées du contrôle de l'appareil d’État, voulues par la Constitution.

Graves, parce que ces relations occultées influaient sur la politique des États-Unis au Moyen-Orient, et en particulier mettaient en évidence des compromissions qui existaient entre la CIA, les Frères Musulmans et des gouvernements arabes, proches de DAESH et d'Al-Qaïda.

Graves, parce que ces mêmes compromissions avaient déjà dans le passé été dénoncées par la DIA Service de renseignement de l'Armée). Ces révélations représentaient beaucoup plus qu'une information sensible ; en pleine période électorale, elles mettaient au cœur du débat public le désaccord qui existait au sommet de l’État sur la politique au Moyen-Orient. Elles n'étaient pas sans rappeler les désaccords qui étaient apparus fin 1978 entre le KGB et le GRU (renseignement de l''Armée) et qui entraînèrent la chute du Mur de Berlin et la fin de l'Union Soviétique.

 

Faut-il s'attendre à un enchaînement comparable pour les États-Unis ? La violence de la campagne, le changement d'orientation à 180° de la politique américaine dans de très nombreux domaines (économiques, commerciaux, militaires, diplomatiques et sécuritaires en particulier) militent pour une réponse positive à cette question.

 

Le fait que, dès samedi 5, le directeur du FBI soit revenu sur ses accusations à l'encontre de H. Clinton ne change rien à cette analyse. S'il ne l'avait pas fait, B. Obama aurait été constitutionnellement dans l'obligation de prendre des sanctions, et de relever de leur fonction soit James Comey, soit H. Clinton. Dans les 2 cas, le succès de D. Trump était assuré. Pour la crédibilité des élections, il fallait que le FBI retire ses accusations. Il pouvait le faire sans dommage, le mal était fait. L'échec de H. Clinton le 8 Novembre l'a largement prouvé.

 

B) L'analyse « Contre-Espionnage » :

 

Trump représente la troisième génération d'une famille d'émigrés allemands aux USA. Il est le petit-fils de Friedrich Trump, barbier qui avait exploité des hôtels et des maisons closes lors de la ruée vers l'or de Klondike. Son père, Fred Trump, commença sa carrière en louant des appartements à la marine, avant de faire une immense fortune dans l'immobilier, au lendemain de la guerre. Suspecté de liens avec le KKK, la rumeur court que ses activités immobilières auraient couvert des opérations de « recyclage » de l'argent de la CIA.

Donald a été simultanément homme d'affaire, acteur et producteur de cinéma et de télévision, propriétaire de gratte-ciels et de casinos. On lui prêt une liaison avec C. Bruni (quand elle était mannequin à New York).

 

En difficulté économique au début des années 1990, il réussit à se sortir d'affaires, grâce à ses relations auprès de la banque Rotschild .

 

En 2008, il milite pour le parti démocrate, et finance la campagne d'H. Clinton. 

 

Contrairement à l'image qu'il donne d'homme imprévisible, proche du peuple américain et soucieux de la démocratie, il s'agit en fait d'un homme sans scrupule ni conviction politique, un pur produit du système américain traditionnel.

 

La question qui se pose n'est pas de savoir ce que pense D. Trump, ni ce qu'il fera (comme tous ses prédécesseurs, Trump fera ce que le CFR lui demandera de faire), mais de s'interroger sur les raisons qui ont pu conduire le « système » à miser sur un tel candidat.

 

Il semble que les États-Unis soient arrivés à la fin d'un cycle. Et comme à chaque fois que cela se produit, avant d'affronter les épreuves qui les attendent, ils commencent par « préparer l'opinion ».

Ainsi, en 1972, si R. Nixon pouvait orienter sa campagne présidentielle en affirmant « si je suis réélu, à la fin de mon mandat, le dernier soldat américain aura quitté le Vietnam », c'est parce que, dès 1968, la presse américaine avait multiplié les reportages sur les victimes américaines de la guerre (morts et blessés), les sévices infligés à la population civile, l'influence néfaste qu'elle avait sur le contingent (alcool et drogue), etc...

En 1972, en élisant Nixon, le peuple américain avait l'impression que ce dernier ne faisait qu'obéir à ses désirs, alors que dès son élection en 1968 (où il s'était fait le défenseur de la démocratie dans le monde, et avait déclaré « moi président, jamais le Vietminh n'entrera à  Saïgon »),sur les conseils d'Henry Kissinger, il commençait à programmer le retrait des troupes.

 

De la même façon, en 2016, les Américains ont l'impression d'avoir élu le candidat du peuple contre le système. Ils n'ont fait qu'élire le président que le CFR a choisi de leur donner ; sous les apparences d'une démocratie victorieuse.

 

Cela veut dire que la politique américaine amorce un profond changement, dans les domaines commerciaux (ralentissement -voire abandon- du libre échange), militaire (désengagement de l'OTAN), économique (relance de grands travaux financés par la dette), écologique (abandon des mesures de la COP 21, relancement de l'industrie charbonnière), des relations étrangères (rapprochement avec Moscou, prise de distance avec les sunnites et les Chinois?), retour à l'isolationnisme et au patriotisme.

 

Cela n'augure rien de bon.

Lorsque les États-Unis d'Amérique font claquer au vent la bannière étoilée un peu trop fort, le vieux soldat que je suis a le réflexe de mettre son casque lourd, et de conseiller à chacun de ne pas s'éloigner des abris contre les bombardements.

La nomination envisagée du directeur de la Morgan (la banque des Rockefeller) à la tête de la FED, si elle se concrétisait, confirmerait cette hypothèse.

 

Hervé Le Bideau

11/11/2016

 

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