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Propos d'un ancien du SDECE
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24 avril 2017

de la vertu du silence en politique

De la vertu du silence en politique

 

De Gaulle a quitté l'OTAN en 1966. C'était une mesure lourde de conséquences, qu'il n'a évidemment pas prise sur un coup de tête, mais à l'issue d'une longue réflexion qu'il avait commencée sans doute dès son retour au pouvoir en 1958, et peut être même avant.

Mais en 1965 eurent lieu des élections présidentielles, au cours desquelles De Gaulle fut mis en ballotage au premier tour. Au cours degla campagne, il ne parla à personne de son idée, ni à la presse, ni à ses proches. S'il l'avait fait, il aurait sans doute été battu au second tour par Lecanuet. S'il a réussi à gagner les élections et à faire sortir la France de l'OTAN, c'est parce qu'il avait observé le secret le plus absolu sur ses intentions.

De Gaulle savait que les élections présidentielles ne sont pas pour les candidats un examen de passage devant un jury qui décide du vainqueur en raison de la cohérence de son programme. Le peuple ne vote pas avec sa tête, mais avec ses tripes.

C'est ce que Hypollite Taine écrivait en préambule de son oeuvre "les origines de la France contemporaine": "le peuple est incapable de savoir ce qui est bon pour lui, mais il est tout à fait compétent pour dire ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas". Cette campagne électorale de 2017 a vu naître un invraisemblable foisonnement d'idées, parfois complètement utopistes (par exemple de vouloir changer la constitution, sans savoir ce qu'il fallait mettre dedans!), souvent risquées (sortir de l'Europe ou de l'euro), parfois pleines de bon sens (notamment en matière de sécurité). Rentrer dans ce débat-là, c'était s'exposer à lasser les Français. C'était aussi rendre les programmes pusillanimes, en laissant croire à chacun qu'il était compétent pour juger de problèmes qui n'étaient pas à son niveau.

Cela a été l'intelligence de F. Hollande (que je n'aime pas) de refuser les combats d'idées pour privilégier la bonhommie. En annonçant qu'il renonçait à se présenter, il a désarmé la rancune de ses adversaires, cessant instantanément de faire figure de celui qui depuis quatre ans "emmerdait les Français" (pour reprendre la formule de F. Fillon).

Ceci étant fait, il lui restait à discréditer la droite, et à laisser les contestataires et les extrêmes s'enfoncer tout seuls, pour que son héritier (E. Macron) devienne le favori. Ce dernier devait simplement ne pas trop en faire. Avec une voix de fausset, il ne faut pas jouer les tribuns. Les casseroles accrochées aux basques de N. Sarkozy et F. Fillon, avec la complicité de la justice, de la presse, de Bercy et de la DGSI ont joué parfaitement leur rôle.

Les frondeurs et J.L Mélenchon, qui n'avaient rien compris au film, sont tombés dans le panneau. Quand à M. Le Pen (qui a perdu 9 points dans les sondages en six mois), elle a péché en voulant trop en faire: non contente de parier sur l'insécurité et l'immigration, sur les conseils de l'énarque F. Philippot, sans doute désireux d'impressionner les jurys d'intellectuels qui l'avaient promu à l'ENA et à Sciences Po, elle crut nécessaire d'améliorer son programme (très voisin de celui de F. Fillon sur l'Europe et l'OTAN) en préconisant la sortie de l'euro. Cela lui fit perdre le vote des retraités. Puis, toujours pour satisfaire les désirs de F. Philippot semble-t-il, elle négligea les voix de Sens Communs (pour gagner la sympathie des LGBT), et crut judicieux d'étriller sa nièce Marion Maréchal, (dont l'opposition à F. Philippot est connue de tous), perdant ainsi la sympathie de la droite du mouvement au profit de F. Fillon. Empêtré par "les affaires", ce dernier ne sut en profiter.

Enfin, et je m'en étais ouvert à F. Fillon dans une lettre ouverte que je lui avais adressée en juillet dernier, quitter l'OTAN est possible, mais à condition de le faire par surprise; sinon la réaction américaine sera terrible. De Gaulle l'a connue en 1968. A contrario Macron en aura bénéficié en cette année 2017: il peut compter sans réserve sur les appuis de Soros, des Rotschild, et même de Trump et d'Obama.

C'est ainsi que le quinquenat Hollande va continuer sous Macron.

 

Hervé Le Bideau

24 avril 2017

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